En plein développement d’un outil d’automatisation dans mon entreprise d’accueil j’ai nommé @legroupelaposte, la création de P@dBot répond aux besoins des utilisateurs, réduit les tâches à non-valeur ajoutée, assouplit le fonctionnement des processus internes et me permets de présenter un beau projet de fin d’études à @CESI !

P@dBot est ce que l’on appelle un RPA (Robotic Process Automation). C’est un robot numérique qui traite des informations et manipule des données à la place de l’utilisateur. Pratique, n’est-ce pas ?

Un brin technophile, en veille active sur les nouvelles technologies et passionné par l’informatique dans son ensemble, je vois dans ce petit robot le moyen d’améliorer un système, de permettre aux utilisateurs d’avoir un outil qui s’occupe des tâches ingrates, par tâches ingrates j’entends celles que l’on ne souhaite pas effectuer, qui prennent trop de temps ou qui sont trop répétitives. Avoir un compagnon docile, qui vient renforcer notre capacité d’action, est un atout pour les entreprises qui n’ont cessé d’impulser l’automatisation dans leur processus industriel. Cette appétence pour la création de machines n’est d’ailleurs pas nouvelle, déjà les égyptiens utilisaient des grues pour soulever de lourdes charges et réduire la pénibilité. Rendre le travail aisé est en l’occurrence un moteur de notre volonté d’amélioration continue. Couplée à notre volonté de produire des processus et produits standards, la qualité progresse au rythme imposé par les avancées technologiques. Cependant, serions-nous exclusivement motivés par la réduction de l’effort ?

The human spirit must prevail over technology.

Albert EINSTEIN

Bien que les nouvelles technologies suscitent ma curiosité et m’animent, je ne m’y intéresse pas sans me “poser des questions”, remettre en cause et faire preuve d’esprit critique. Je me suis donc interrogé quant à la place de l’humain dans ces processus d’automatisations et de productivités. Évidemment d’autre avant moi se sont posé la question, je pense notamment à Isaac Asimov et ses lois de la robotique (Fondation – tome 4) pour le pan davantage “mécanique”. L’engouement paradoxal que nous partageons entre l’humain et le robot, notre fascination pour la conception robotisée d’un côté et le bien-être de l’Homme de l’autre, nous amène à nous poser la question de la perméabilité qu’il existe entre les deux mondes. Cette convergence, que l’on nomme aujourd’hui transhumanisme, nous oblige à prendre du recul sur notre situation vis-à-vis de ces technologies pour en comprendre les enjeux.

En créant des objets imitant le comportement humain, on s’approche d’un vieux rêve enfoui qui nous fait croire au contrôle sans restriction de nos réalisations d’une part, bien que l’on en pressente les dangers d’autre part. Ce simulacre d’humain, ce robot qui nous ressemble et qui adapte ses agissements, peut-il nous remplacer totalement un jour ? 

Dans de nombreuses activités cependant, le remplacement est d’ores et déjà effectif ! Conduite autonome des rames de train chez Alstom, surveillance assistée chez Derichebourg ou encore cette IA développée au laboratoire KIST capable de diagnostiquer un cancer de la prostate à partir d’un test urinaire… nous transposons nos connaissances aux machines dans le but d’aller plus vite, de déléguer à l’automate les tâches chronophages, ou pour lesquelles la complexité de l’environnement demanderait des heures de calculs à pléthore d’ingénieurs et de chercheurs. Mais à quel prix sommes-nous prêts à abandonner aux algorithmes, au deep learning et autres réseaux neuronaux nos connaissances fondamentales, comme se repérer dans l’espace par exemple ? Combien parmi nous utilisent actuellement un GPS pour se repérer en ville (pourtant couvertes de panneaux signalétiques), combien parmi nous savent rejoindre un groupe d’amis en centre-ville sans avoir recours au téléphone une fois sur place ? Bien qu’utiles au quotidien, ces technologies ont tendance à effacer de notre mémoire ces activités que nous réalisions auparavant. C’est un ensemble de connaissance et de compétence qui disparait de notre spectre interpersonnel, remplacé par d’autres certainement. Nous apprenons à oublier en laissant à ces cerveaux de silicium une autonomie grandissante.

Aujourd’hui acteur de cette démarche, je voulais partager cette réflexion au travers d’un article ouvert au sujet de la technologie et de l’humain. Et bien que ma fascination pour ces mondes numériques continue à attiser ma curiosité, je reste encore critique quant au déploiement massif de ces assistants qui entrent dans nos maisons par le biais d’un “robot aspirateur” ou d’une montre connectée.

Ces questions restent en suspens chez moi, et j’éprouve encore la difficulté à saisir les enjeux à long terme de ces modifications sur nos modes de vie et sur nos capacités cognitives. Ne devrions-nous pas être effrayé par ces robots ? L’humain sera-t-il le futur de l’humanité ?

Et vous, seriez-vous prêt à abandonner votre GPS au profit d’une carte papier ? Seriez-vous prêt à prendre le risque de rejoindre vos amis les mains libres de toutes technologies ? Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture du livre de Nicholas CARR au titre évocateur “Remplacer l’humain” 

Je dois à présent vous quitter, ma smartwatch m’indique qu’il est temps de me lever pour faire un peu d’activité, il parait que c’est bon pour ma santé cardio-vasculaire !

David,

Merci à Anaëlle HILY pour la relecture,


Sources utilisées pour la rédaction de cet article :

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